Souvenirs, souvenirs...
Féfé a été endormi le 16 novembre 2012
Je m’appelle Félix mais je réponds surtout au surnom de Féfé et je vais vous raconter mon histoire.
En 2003, l’année de la canicule, je suis arrivé dans un quartier d’Evreux et j’ai trouvé deux dames, Brigitte et Catherine, qui s’occupaient de chats abandonnés.
Petit à petit beaucoup d’autres chats sont arrivés et comme je suis assez solitaire et que j’ai mon petit caractère, j’ai disparu.
Au bout d’une semaine de recherches on m’a retrouvé dans un petit bois, une centaine de mètres plus loin.
Je n’ai pas voulu revenir avec les autres ; elles m’ont alors construit mon petit palace personnel dans le bois et gare à ceux qui voulaient squatter.
Entre temps, elles ont découvert que j’étais stérilisé et tatoué. Les câlins, les brossages tant qu’on veut, mais quant à me prendre dans les bras ou tripoter mes oreilles pour lire mon tatouage, pas question.
J’étais heureux comme un roi dans mon petit paradis et par n’importe quel temps Brigitte s’occupait de moi et c’était notre moment privilégié – Catherine venait aussi, mais je la faisais tourner en bourrique et parfois refusais même de sortir de ma cachette, mon plaisir était de la voir tourner avec mon repas en me cherchant.
Par contre, il suffisait que ce soit Brigitte qui m’appelle et j’accourais aussitôt car, je ne saurais pas expliquer pourquoi, mais nous avons eu, dès le premier regard, une relation fusionnelle.
Il a fallu qu’en 2010 mon état de santé se dégrade. Je ne mangeais presque plus et Brigitte a eu beaucoup de mal à me trapper pour m’emmener chez le vétérinaire. C’est là que mon anonymat s’est terminé. Je m’appelais Félix et j’étais un Chat Libre de la SPA de Saint-Omer ! Comment j’ai pu arriver sur Evreux, je garderai pour moi cette part de mystère.
Après des analyses, le verdict est tombé : j’avais contracté le F.I.V et j’avais des ulcères dans la bouche qui m’empêchaient de manger normalement. Il faut dire que plusieurs fois j’avais eu de sérieuses blessures en défendant mon territoire et j’ai sûrement été infecté à ce moment là.
Impossible de me remettre dans mon petit bois car il me faut maintenant deux piqûres toutes les trois semaines pour éviter les ulcères. Dans ces conditions la décision a été vite prise : Brigitte m’a accueilli chez elle. La seule contrainte c’est que je ne peux pas côtoyer ses trois autres chats et, de ce fait, elle m’a créé un nouveau nid douillet dans une pièce séparée. Je n’ai plus ma liberté, mais du coup j’ai droit aux câlins dès que je les demande et je suis avec Brigitte depuis un an et ça, c’est super !
Avouez quand même que j’ai eu beaucoup de chance.